Transporter du Vin, les 9 règles

logo-club-des-amateur-des-vins-exquisle transport des vins en bouteille – un sujet brûlant !

Imaginez la tranquillité qui règne dans les vignobles du monde et dans les caves de vos fournisseurs. Le vin s’y développe et mûrit en ne subissant aucun stress. Tous les préalables sont réunis pour que la bouteille, départ cave, soit à la hauteur de la dégustation.Dès lors, malheureusement par manque des plus élémentaires précautions, les déceptions sont fréquentes.
Pendant le transport, que faut-il faire pour préserver le capital vin que le viticulteur a élevé avec amour ?
Voici quelques conseils qui vous permettront de préserver votre achat et de conserver toutes les qualités intrinsèques du vin, soigneusement sélectionné sur le lieu de production ou sur le point de vente.
Ces recommandations sont particulièrement importantes pour les grands vins de garde qui sont appelés à mûrir en bouteille pendant un long stockage. En revanche, pour les vins de consommation rapide, ces précautions ont moins d’importance.

Règle No 1
Température de transport.
Renoncer définitivement à transporter le vin pendant toute période de canicule. Le vin en bouteille est une conserve vivante qu’il faut choyer comme un bébé. Seul sécurisation, le transport sous température dirigée en conteneur climatisé, pour éviter tout choc thermique.

Règle No 2
Les emballages.
Il existe généralement deux types d’emballages.
Les cartons à stockage vertical qui sont les mieux appropriés pour un transport dans les meilleures conditions, chaque bouteille étant isolée dans une alvéole de carton.
Souvent ces cartons portent une mise en garde « transport, ce côté en haut (transport, this side up) » et sur une autre face « stockage, ce côté en haut (storage, this side up) ».
Dans le premier cas les bouteilles se trouvent à la verticale, bouchon contre le bas et dans le deuxième exemple à l’horizontale, comme dans un casier à bouteilles.
Eh bien, ni l’une, ni l’autre solution ne convient vraiment pour un transport adéquat, sans climatisation.
Imaginez votre commande sortant de cave à une température idéale de 12°C. Quelques heures de transport à 25°C dans le coffre de la voiture impliqueront automatiquement une dilatation du liquide et par conséquent un écoulement de vin si le goulot de la bouteille est placé à la verticale contre le bas ou à l’horizontale.
Cette hypothèse a pour effet d’augmenter la fraction d’air dans la bouteille et d’accélérer par la suite l’oxydation du vin, sans mentionner les éventuelles coulures qui détériorent les étiquettes.
Rappel : ouvrez chaque carton et vérifiez que les bouteilles se trouvent en position verticale, bouchon contre le haut. Si dilatation il y a, ce n’est au pis que l’espace d’air entre vin et bouchon qui diminuera, sans aucun écoulement du liquide.
En ce qui concerne les cartons à entreposage horizontal entrecroisés et toutes les caisses en bois, ces types d’emballages très courants pour les vins indigènes suisses et pour les vins de Bordeaux ne permettent pas de prendre les précautions énumérées plus haut, lorsque la différence de température est significative entre la cave du producteur ou du marchand et celle du coffre de la voiture.
Dans les cas extrêmes, il est recommandé d’ouvrir cartons ou caisses et de placer les bouteilles en position verticale.

Règle No 3
Influence de la position des bouteilles durant le transport.
Imaginez l’importance du mouvement du liquide (flux et reflux) d’une bouteille debout ou couchée durant un transport de plusieurs heures.
Il est évident qu’à chaque mouvement, accélération, freinage, virage, montée ou descente, le liquide est agité.
C’est naturellement en position verticale que le mouvement du liquide est le plus réduit, d’où à la longue, une moindre fatigue du vin.
C’est encore une fois la position verticale, bouchon en haut, qui s’impose.

Règle No 4
Le mode de chargement.
Lorsqu’il ne s’agit que de quelques cartons de vin à transporter, il est absolument nécessaire de disposer le chargement du côté opposé à celui qu’emprunte le tuyau d’échappement sous le coffre.
Vous constaterez en effet, après quelques heures de route, que l’échappement transmet sa chaleur intense, même au travers des meilleures isolations. Nous souvent constaté qu’à cet endroit, les cartons de vin emmagasinent cette chaleur.
Lorsque le coffre entier doit être utilisé, des plaques de Sagex sur le fond du coffre peuvent constituer un bon isolant.
De surcroît, ayez soin de recouvrir le chargement complet d’une épaisse couverture qui maintiendra plus longtemps la température initiale au chargement.

Règle No 5
Sur le trajet du transport.
S’il s’agit d’un trajet de longue durée, ce qui est fréquemment le cas par exemple lors d’un retour de vacances, votre capital vin supportera très mal un arrêt prolongé en plein soleil.
Le stationnement à l’ombre ou en parking couvert est primordial.
Souvenez-vous, votre vin est une matière vivante; protégez-la en conséquence contre la chaleur, mais aussi des voleurs friands des bagages de voitures étrangères.

Règle No 6
À destination.
Déchargez vos bouteilles le plus rapidement possible. Descendez-les directement à la cave ou dans un endroit frais et humide. Placez-les cette fois immédiatement en position horizontale pour que le vin reprenne contact avec le bouchon, sans quoi il se dessèche, principale cause de déboires, à la longue souvent pire que l’effet de la chaleur.

Règle No 7
Les effets du grand froid.
À l’inverse, en périodes de forts gels, si les bouteilles restent une nuit durant dans le coffre d’une voiture, le vin peut geler (courant par moins 15-20°).
Cela nous est arrivé à la Brévine (« la Sibérie de la Suisse ») avec quelques bouteilles de vin blanc. Le vin faisait un bloc complet; les bouchons étaient entièrement sortis du goulot. Il n’y a pratiquement pas eu perte de vin. Après un interminable «chambrage», le vin était très convenable.
À noter que, si vous faites aujourd’hui la même expérience avec des bouteilles à fermeture à vis absolument hermétique, c’est la bouteille qui éclate.
Nous nous souvenons d’une autre anecdote, concernant cette fois-ci du vin rouge, et pas n’importe lequel, qui fut plus sévère de conséquences.
Le propriétaire d’une résidence secondaire non chauffée pendant l’hiver avait pris la précaution de placer ses meilleures bouteilles de bordeaux à l’abri de la convoitise de ses enfants, couchées sur une armoire ancienne à large corniche. On ne pouvait trouver meilleure cachette.
Au printemps suivant, elle fut cependant rapidement découverte par les enfants eux-mêmes.
À la suite du gel et du dégel, les long bouchons de bordeaux ont également été poussés hors du goulot par l’expansion de la glace, puis au redoux, se sont vidées aux trois quarts à l’intérieur de l’armoire, dont le contenu était recouvert d’un condensé rouge et collant : une bien cruelle découverte !

Règle No 8
Les grands transports (outre-mer).
Dans ce cas, moyennant supplément, il est impératif d’exiger que le chargement soit placé en conteneur climatisé, avec enregistrement permanent des températures maximum – minimum. Le vin ne supporte pas une exposition, des semaines durant, sur un pont de bateau en climat tropical, ou dans une soute surchauffée par des machines ou sur des docks, attendant le départ hypothétique du cargo.
Nous gardons le souvenir d’un déménagement des États-Unis. Le matériel contenant un assortiment de vins souvenirs est parti début mai 1994 de Berkeley (Californie) pour être regroupé sur un cargo partant de San Francisco, via Panama sur Portsmouth en Grande-Bretagne. De là, le chargement est parvenu à destination par camion anglais dans le canton de Berne à début septembre. Eh bien, contrairement à toute attente, après douze semaines de périple en plein été, sans la précaution du conteneur climatisé, c’est l’exception qui confirme la règle : le vin était en bon état et n’a apparemment pas souffert ! Mais voilà une méthode à éviter absolument.
Un vin charpenté et tannique supporte de toute façon mieux ces vicissitudes qu’un vin léger, par définition plus délicat.
Un célèbre importateur californien de vins européens nous a par ailleurs confirmé qu’un des plus renommé Châteauneuf-du-Pape, importé en Californie par voie maritime, via Panama, sans précautions particulières, perdait régulièrement son fruit et sa fraîcheur. Il est généralement lourd et oxydé lorsque le consommateur le déguste. En revanche, le même vin expédié en conteneur climatisé présente sur place les mêmes caractéristiques que le vin dégusté au domaine.
Pourtant, un grand Châteauneuf-du-Pape fait partie des vins les plus robustes et charpentés, donc par voie de conséquence, le moins vulnérable au transport.
Robert M. Parker Jr. s’est souvent exprimé avec véhémence et raison au sujet du danger que courent des vins de choix, endommagés, voire détruits par une exposition à des températures exagérées « In the line of fire », article qui résume les nombreuses interventions de Parker sur ce sujet « brûlant »). Il s’en prend aux transporteurs et marchands qui veulent encore tout ignorer de ces précautions coûteuses, mais indispensables.

Règle No 9
Consommation des vins récemment transportés.
Si le voyage vous a fatigué, il en va de même pour le vin.
Ne le consommez donc pas tout de suite. Laissez-lui trois à quatre semaines de repos pour qu’il retrouve sa forme initiale, voire quelques années de patience, s’il s’agit d’un grand vin qui nécessite de mûrir pour s’épanouir en bouteille.
À l’inverse du proverbe « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage », votre vin n’aime pas trop voyager. Mais dans de très bonnes conditions, il supporte le voyage et vous rendra plus heureux encore.

Stabiliser un vin fragilisé par un transport
Comment stabiliser un vin après qu’il ait subi le choc d’un transport ? Voici une question des plus intéressante. Nombreuses sont les personnes se la posant, suite à un achat lors d’un voyage, ou d’un cadeau offert par un ami, ou même, plus proche de nous encore, lors d’un achat dans une foire aux vins, où l’on est en droit de se poser la question.
L’idéal, si vous n’êtes pas pressé :
Il est nécessaire de garder le vin quelques jours, entre 5 et 10 jours environ, dans le calme de votre cave.
Le repos lui fera un bien énorme, afin que le vin puisse se stabiliser. Afin de pouvoir le déguster dans des conditions optimales. Le vin aime qu’on prenne bien soin de lui.
L’astuce pour les gens pressés ?
Il est prouvé, et aussi surprenant que cela puisse paraître que le froid stabilise le vin. Alors, il nous arrive de laisser le vin au réfrigérateur, à une température comprise entre 4 et 8 degrés, environ 1 à 3 heures, si, effectivement, vous êtes pressé de taster votre nouvelle acquisition.
Bien entendu, vous devrez ramener votre vin à la température adéquate à la dégustation. (température de cave, entre 11 et 14° pour le vin blanc).
Vous serez étonnés de constater l’efficacité de cette technique, permettant au vin de se réveiller.
Pour les millésimes plus anciens, faites de même, en prolongeant un petit peu son séjour dans le réfrigérateur.
Toutefois, nous vous recommandons d’être patient ! Et de laisser au vin le temps nécessaire afin qu’il se remette de son voyage.

Source : Coopération

Une réflexion au sujet de « Transporter du Vin, les 9 règles »

  1. Bonjour

    Pouvez vous me communiquer vos tarifs de livraison (entre 6 à 60 cols) selon chaque département ?

    Merci d’avance
    Meggie

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